Lot n° 1


Très juste formule  de Claudel : "Les surréalistes sont des imbéciles qui essaient de passer pour des fous"


Ressemblances entre deux "arts poétiques" modernes et non-conformistes : Céline, Entretiens avec le Professeur Y, et Ionesco, L'Impromptu de l'Alma. 


Kandinsky, Du Spirituel dans l'art Folio p. 54, note : "Quel est le mot chargé d'un sens profond  que la foule n'ait tenté aussitôt de profaner ?


Essayé de lire Isherwood, Mr. Norris change de train : que c'est long ! que de temps perdu ! 


 Benacquista, La boîte noire et autres nouvelles : "L'infirmière m'a apporté le dîner. Comment peuvent-ils promouvoir l'idée d'un « hôpital à visage humain » s'ils ne servent que de la bouffe que dénoncerait Amnesty International ?"


Quelques auteurs dont j'aurais envie de tirer des textes, à n'en plus finir (pour le Lectionnaire) : Valéry, Goncourt, Nabokov, Céline, Gracq (comme critique), Mercier, Huysmans… 


Nabokov : thème à creuser : les gestes russes. Cf. Le Don : "Couvrant sa gorge d'un cache-col étriqué à bandes grises, il le maintint en place avec son menton à la manière russe, et, toujours à la russe, il se glissa dans son pardessus grâce à une série de soubresauts qui parcoururent tout son dos." (il y a je crois un autre passage ou est mentionné le bruit de gorge associé à ce geste).


Nabokov : Dans Pnine, le narrateur a été débarrassé de son escarbille. Mais Pnine ne sera jamais débarrassé, mentalement, de l'escarbille de Mira, minuscule morceau symboliquement issu de sa probable crémation. Pour Pnine, un point noir définitif de mélancolie.


Céline disait (je cite de mémoire) qu'il ne lisait plus dans les journaux, que la nécrologie et les publicités : ceux qui sont morts, et ce que désirent ceux qui restent.  J'ai une idée un peu similaire avec les télés d'infos qui donnent une juste image de l'humanité : les pubs pour la bêtise, les actus pour la méchanceté. 


Pascal Bruckner : L'ancien roi du Maroc Hassan II a eu ce mot très juste dans les années 1980 : 'La haine d'Israël est l'aphrodisiaque le plus puissant du monde arabe'." 


Pour réussir, il faut un moteur et des roues : des capacités et des relations. Parmi ces dernières, deux catégories : des copinages et  des conseils avisés. Les premiers sont nombreux, les seconds sont rares. 


Rien ne me plaît chez Topor. Ni ses textes ni ses dessins ne me font rire. Et sutout pas lui, qui s’esclaffait sans cesse comme une mécanique déréglée. 


Le personnage de Houellebeqcq (Soumission ?) s'aperçoit que ses fantasme sexuels sont parfaitement banals. Cf. Valéry (de mémoire) : les hommes diffèrent par ce qu'ils montrent et se ressemblent par ce qu'ils cachent 


Le "salon", devenu par pur hasard lieu d'exposition de peinture, est demeuré un espace de loisir, de gratuité, de nécessité dépassée. 


Théorie et pratique en médecine : Charles Bovary et l'opération du pied-bot ; Boulgakov, Récits d'un jeune médecin (les cas d'obstétrique). 


Jadis entendu à la radio : "Londres se dit prêt à renoncer à remettre en cause le traité de retrait"


Réussite, il faut bien le concéder, de quelques titres de Zola : Le Ventre de Paris, La Bête humaine, Pot-bouille ; L'Assommoir. C'est peu par rapport au nombre de ses romans, mais c'est déjà bien. Certains auteurs titrent presque toujours de façon admirable : Bloy, Huysmans, McCullers, Céline – des gens pas tout à fait d'équerre, soit dit en passant…).


La philosophie, depuis Nietzsche, grosso modo, s'est attachée à décomposer le moi. Mais bien peu à l'amplifier, l'étendre. Je ne compte pas la très regrettable "fusion" sartrienne. Mais je songe à Jules Romains, exemple admirable, dont les textes faibles (de la fin) ne doivent pas faire oublier les richesses de la jeunesse et de la maturité. Idée d'ouvrage sur la foule, le groupe, les effets de groupe, dans la littérature du XX° s. 


Journalistes et universitaires (peut-on encore les distinguer ?) emploient souvent des formules de ce genre : "il y a un nouveau en fait dialogue." Ou "le moment dans lequel on est démocratique" (pour, je traduis en français : "le moment démocratique dans lequel on est…"


Ressemblance entre les suicides en couple dans la biographie de Kleist et dans la fiction de Nabokov (Le Don). Cf. aussi Broch, Les Irresponsables. 


Tout homme public doit avoir une "histoire à raconter" s'il veut être écouté. Ce n'est pas nouveau (Esope). Storytelling, narratif… Même les choses : "que nous raconte cet événement… ?" "Qu'est-ce que cela nous dit ?" On assume, on loue les plus bas anthropomorphismes, douane à payer. 


Saint-John Perse : "Où furent les voiles haut tendues s'en va l'épave plus soyeuse qu'un songe de luthier."


Lot n° 5

Cervantès, provocation initiale, inaugurale : "Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom… " :...