Lot n° 2

Pour un éventuel (et improbable) lecteur de ce blog : la lecture à la suite est très déconseillée (ruptures de ton et de niveau incessantes, et assumées). Au mieux, à picorer. 


La plus belle de toutes les musiques : peut-être le 15° quatuor de Mozart. La plus voluptueuse : Haydn, Quatuor op 33 n° 3 (Oiseau), 2° mouvement.


J'ai peut-être (probablement) l'esprit mal tourné ; mais il me semble assez évident que le mot "hot dog", "chien chaud" doit venir de la ressemblance évidente entre la saucisse et la verge d'un chien en chaleur. Je ne trouve cela nulle part sur le web. Entre mille (entre toutes), l'image donnée par wiki est pourtant évocatrice... 


Des mères de famille dépriment (ça se comprend) parce qu'elles maternent tout le monde, enfants et mari, parents, et que personne en revanche ne les materne. Pendant des décennies, j'ai enseigné sans que personne ne m'enseigne, j'ai conseillé sans que personne ne me conseille… 


Il doit m'arriver de réécrire des idées, avec de légères variantes. C'est probablement que j'y tiens ; et comme je ne suis pas sûr d'avoir déjà rédigé, je le refais. Tant pis. Décidément, le modèle du jazzman qui reprend les standards en les variant un peu, ce modèle s'applique bien à moi. C'est sur ce modèle que j'ai conçu l'enseignement de la philosophie, à la fois répétitif et innovant.


Un de mes premiers émerveillements d'Internet : copier en un instant le texte intégral (pourtant peu copieux) de Pérès : Grand Erratum. 


Vers 1996, on me téléphone un matin. Le directeur des Ed. de l'A***. Il me dit qu'il a reçu ma traduction de Rilke, qu'elle est merveilleuse, qu'il a adoré, qu'il a voulu me le dire tout de suite, depuis le Salon du Livre où il se trouve. Et donc (donc !!) si je trouve un financement, il me publie volontiers. Je lui dis gentiment que je ne quémande pas. Puis il enchaîne : au fait, j'ai un traducteur pour des opuscules de Schopenhauer qui me fait faux bon, vous ne reprendriez pas la traduction ? Je lui dis que je traduis seulement de la poésie, et presque uniquement du Rilke. Ah bon, c'est dommage... Moralité : il s'est dit, je vais le couvrir d'éloges ; s'il trouve un financement, je peux publier son Rilke sans dépense, mais, surtout, en l'appâtant ainsi, je vais me trouver un remplaçant pour mon Schopenhauer en rade. 


Libé, Télérama, pathologie du calembour crétin systématique – insignifiant, ou bête, ou méchant, voire les trois. Facilité répugnante pour faire une accroche, qui n'accrochera que les imbéciles camés au fun (il faut reconnaître qu'ils sont nombreux) – et de faire passer dans la prétendue "information" (guillemets) la partialité et la mauvaise foi sous couvert d' "humour" (guillemets). Une exception, une, que j'aime à citer, car une attaque est drôle si, partagée ou non, elle a du sens, et si la formule tombe bien : quand M. Attal devient premier ministre : "Macron nomme le cadet de ses sosies."


Entendu cet admirable dicton d'un "petit" pays (balte) : "Si on n'est pas à la table, on est au menu". À méditer. Cela me rappelle la formule de Bismarck : "Dans une coalition à trois puissances, il faut être une des deux." 


J'ai trouvé ceci sur la Toile, en essayant de me renseigner sur les arcanes des couleurs et de leurs mélanges : "le rouge mélangé au vert produit toujours des nuances de brun. Cela se produit parce que le rouge et le vert sont des couleurs opposées l'une à l'autre. Selon la quantité de rouge ajoutée au vert, la nuance de brun peut apparaître plus rouge ou plus verte.

(https://www.adobe.com/fr/creativecloud/design/discover/color-guide-green.html)


Entendu : "il y a d'autres aujourd'hui dirigeants européens qui…"


Collègue : je suis dans le bureau que je partage avec lui ; il ressort, il referme à clé = ne pense même pas qu'il y a quelqu'un dans le bureau. Si je suis en train de discuter avec une étudiante, c'est encore plus indélicat… Ce n'est pas de l'égoïme mais du pur et simple égocentrisme. Ce n'est pas "notre bureau" ; c'est le sien. On dira : nous ne nous y rencontrons pas souvent, et l'habitude se prend de refermer à clé. Certes, mais justement, le fait de s'y rencontrer étant rare, il devrait un peu se remarquer.


Le journaliste donne la parole à son interviewé pour la lui couper avec la dernière insolence, par une fadaise, une sottise, une injonction de dévier de l'idée que l'interwievé n'a pas eu le temps de formuler, vers un thème plus vendeur, plus racoleur, car plus standard. Toujours ramener au très connu, au cliché du jour. Ça rassure l'auditoire, car cette banalité était précisément ce à quoi le couillon lambda était en train de penser : un bon point pour le journaliste : "il est comme moi !".


J'admire Starobinski, qui aime Poliakoff, que je n'aime pas. J'apprécie J. Clair, qui aime Balthus, que je n'aime pas. Etc. Dans un couple, on ne peut pas être d'accord sur tout. Il faut faire des concessions. Mais avec les auteurs, les concessions ne peuvent pas être réciproques !


En 2010, un critique à Nonfiction, le quotidien des livres et des idées écrit : "… Paula Dumont nous donne l’impression de devenir intelligents ! Elle enrichit même notre vocabulaire (savez-vous ce que veut dire "imprécations", "acrimonie", "être bégueule", "argutie", "jocrisse", "impécuniosité" ??)


Gide est aussi naturel dans ses entretiens radiophoniques qu'il est spontané dans son Journal.


Parfois j'écoute de la musique de façon très concentrée, et je n'entends absolument pas ma mâchoire qui triture bruyamment le chewing-gum : cela s'efface, comme souvent (heureusement) mon fidèle acouphène de l'oreille droite. Le chewing-gum ne me gêne pas plus, ne parasite pas plus mon écoute que la pièce autour de la TV, dans la pénombre, quand je suis bien concentré sur un film. S'annule tout seul. Peut-être parce que cela provient de moi, et n'a pas le même statut que les bruits d'origine externe, intrusifs. Mais pour les acouphènes, point trop n'en faut (cf. Céline). 



Lot n° 5

Cervantès, provocation initiale, inaugurale : "Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom… " :...